Contribuer à ce que les personnes s’aiment et s’acceptent mieux telles qu’elles sont

En fait, une des raisons pour lesquelles je le fais c’est de contribuer à ma modeste façon à ce que des personnes puissent s’accepter mieux et s’aimer mieux telles qu’elles sont.

C’est à dire que j’aimerais bien que les personnes participants à ce projet, en acceptant d’être prises en photo en voyant le résultat l’aime et accepte qu’il s’agit d’elles, résultat qui est le plus proche possible de la réalité, c’est à dire, avec leurs boutons si elles en avaient, avec leurs rides si elles en avaient, avec leurs tâches particulières si elles en avaient, avec leur dent pas parfaitement blanche peut-être, avec leur nez pas parfaitement droit et symétrique…

Ça permet de montrer qu’on n’a pas besoin d’être parfait selon certains standard des réseaux sociaux, on n’a pas besoin d’être comme ces personnes qu’on voit souvent et on a l’impression qu’elles sont juste parfaites: sans aucune ride, jamais aucun bouton, jamais aucune tache… rien. Elles ont toujours la peau parfaite. La plastique parfaite, le maquillage parfait, toujours en tout temps et tout lieu!

Et on a l’impression que bah, être photogénique, être beau, c’est être comme ces personnes là sauf que non! Ces personnes là sont belles mais ne sont pas la référence. On n’a pas besoin d’être comme elles. Chacun de nous, chaque être qu’on rencontre dans la rue, à laquelle on ne prête même pas attention, est doté d’une beauté particulière, d’une beauté singulière qu’on ne remarque même pas parce qu’ on est tellement fixé sur un certain standard et pourtant ces personnes sont tout autant belles. Rien de nouveau, on néglige ce qui est proche de nous pour apprécier et célébrer ce qui est à l’autre bout du monde, qui est peut-être tout fait et qu’on ne rencontrera probablement jamais. Donc j’aimerais contribuer à ce que les personnes qui pensent de cette façon, arrêtent d’avoir ces fixations mais pouvoir réaliser davantage la beauté singulière qui est la leur et qui est celle des personnes ordinaires autour d’elles.

Ce projet, je ne l’ai pas inventé, il n’est pas né de moi. Je me suis moi-même inspiré d’autres photographes, de personnes qui le faisaient avant moi avec des personnes qu’ils ont rencontrées.

Avec le dictat des réseaux sociaux et  d’Internet, on a développé le réflexe de réfléchir premièrement par rapport à ce que les autres penseront, par rapport à ce que les gens diront en commentaire et plus par rapport à notre propre vision/pensée de la chose…  Avant même de pouvoir s’observer, on pense à comment est-ce que les autres nous regardent au point où on ne sait plus se regarder que par le regard des autres. Et qui même sont ces autres? Ce ne sont généralement pas nos proches. C’est des personnes qu’on ne connaît pas; qui s’en foutent de nous, auxquelles on n’a pas accès mais qui semblent avoir fixé le standard.
Souvent si on fait exception à cette règle et qu’on s’autorise à se regarder de ses propres yeux uniquement:

“Bah je suis beau…, Je me trouve beau…  je trouve belle la photo… j’aime ce que je vois… « 

Mais malheureusement bien souvent, avant même de pouvoir se regarder de nos propres yeux, on commence par se regarder par le regard des autres… C’est souvent aussi ça le contenu du fameux “je ne me trouve pas photogénique” qui signifie au final ainsi, je ne pense pas que les gens me trouveront photogénique…  Et ça je le vois tellement souvent depuis le début de ce projet.